Retour à la Page Moulins.
De la papeterie à la lithographie ...
François
QUETIN (°1741-+1815) et Thérèse Rose Félicité LEMERLE ont eu 3 fils,
tous papetiers à Meung-sur-Loire : François Claude (°1788-+1843),
Julien Stanislas (°1790-+1822) et Marie-Charles (°1793-+1883). Avec le
décès de Marie-Charles QUETIN le 18 janvier 1883 à Chantilly (60),
c'est le dernier papetier à avoir porté le nom de cette longue lignée
qui disparait après près de 200 ans d'histoire papetière : une histoire
commencée le 29 avril 1693 à Avoise (Sarthe) avec la naissance de Jean
QUETIN, papetier.
Cependant, l'un des fils de François-Claude QUETIN, Victor Joseph QUETIN,
né le 27/11/1822 à Meung-sur-Loire, sera breveté le 27/11/1865 comme
lithographe (55 rue du Faubourg Saint-Antoine - Paris 3°) en
remplacement du lithographe Hippolyte DELMAS (A.N. : F/18/1754). Victor Joseph QUETIN décède à
Vincennes le 27 janvier 1877.
Son fils, Victor Léon Michel,
né le 19 janvier 1852 à Paris 9° (ancien Arrdt), prendra alors la suite
de son père et sera breveté lithographe le 2 septembre 1878 (A.N. : F/18/1816). Quant à sa
fille, Marie Zélina Zoé, née le 29/5/1849 à Paris 8° (ancien Arrdt), elle épousera Emile Albert CLAREY le 24/8/1874 à Paris 11°. Décédée le 9/6/1915 à Neuilly-sur-Seine (92).
Emile Albert CLAREY (°1848-+1889), imprimeur lithographe, est le fils de Pierre CLAREY (°1813-+1888), lithographe, et de Jeanne MARTINEAU. Emile Albert a un frère, Pierre Célestin dit "Alfred"(°1838-+?), également lithographe et marié à Marie Valentine MARTINEAU. Il a également une soeur, Constance (°1840-+1925), qui se marie avec Jean Baptiste GIBERT, imprimeur, le 9/2/1863 à Tours.
Le
28 mai 1865, une société en nom collectif sous la raison "CLAREY,
MARTINEAU et GIBERT" est constituée pour une durée de 15 ans entre les
époux Pierre Célestin Alfred CLAREY et Marie Valentine MARTINEAU d'une
part et les époux Jean Baptiste GIBERT et Constance CLAREY d'autre
part. Cette société a son siège 14 et 16 rue de la Harpe à Tours et a
pour objet le commerce d'imprimerie-lithographie et de
librairie-papeterie. Elle sera dissoute prématurément, d'un commun
accord, le 30 août 1876 (AD37 - Cote 4U22/142) pour permettre la création de la société
GIBERT-CLAREY. Cette dernière, rachetée par le groupe Serge LASKI (imprimeries MAME et GIBERT-CLAREY) a
malheureusement été placée en redressement judiciaire le 31 mars 2010.
Par ailleurs, un illustrateur connu a signé, dans les années 1920-1930, sous le pseudonyme de OK. GERARD, de nombreuses affiches, publicités et illustrations de livres. Il s'agit en fait de Gérard Marie Eugène Valentin SAULOU,
né à Saint-Lô le 13/10/1899 et décédé le 22/3/1932 à Paris (17°). Il
n'est autre que le petit-fils d'Emile Albert CLAREY et donc
l'arrière-petit-fils de Victor Joseph QUETIN !
 | | Ces trois lithographes et dessinateurs célèbres reposent avec leurs épouses au cimetière ancien de Vincennes (94).
- Victor Joseph QUETIN, lithographe (°27/11/1822 - +27 janvier 1877), - Sa fille, Marie Zélina Zoé QUETIN (°29/5/1849 - +9/6/1915), épouse en secondes noces de Paul CHAPELAIN, - Emile Albert CLAREY, lithographe (°1848-+1889), le premier époux de Marie Zélina Zoé QUETIN, - Zoé Jeanne Marie CLAREY (°1875 - +1940) et Albert Emile CLAREY (°1878 - +1953), leurs enfants, - Eugène Marie Augustin SAULOU (°13/9/1863 - +11/10/1912), époux de Zoé Jeanne Marie CLAREY, - Gérard Marie Eugène Valentin SAULOU, dit O.K. GERARD, illustrateur, (°13/10/1899 - +22/3/1932), fils d'Eugène SAULOU et de Zoé CLAREY. |
© Photo J.M. QUETIN - fév. 2015 | | |
Victor Joseph QUETIN
Né le 27 novembre 1822 à Meung-sur-Loire (45) - Décédé à Vincennes (94) le 27 janvier 1877.
Inhumé au cimetière ancien de Vincennes.
Breveté le 27/11/1865 comme lithographe (55 rue du Faubourg Saint-Antoine - Paris 3°) en remplacement du lithographe DELMAS.
On
trouve le plus souvent des lithographies et chromolithographies de
Victor QUETIN qui sont extraites d'une série d'albums illustrés
contenant les références de tous les meubles qui se fabriquaient à Paris
avec dessins en perspective des différents modèles, comme le Magasin de Meubles ou le Guide du Fabricant de Meubles.
Ces albums sont en noir et
blanc ou en couleurs (Lithographies rehaussées à l'aquarelle et à la
gomme arabique). Certains exemplaires de ces ouvrages peuvent être
consultés à la bibliothèque du musée des arts décoratifs à Paris.
Le Guide du Fabricant de Meubles N°2 - 31 planches en noir et blanc numérotées de 1 à 31 - Dim. : 35 x 25,6 cm.
 |  |
Le Guide du Fabricant de Meubles N°2. Album sur l'ébénisterie dédié aux fabricants. Dessiné par M. JANSEN, lithographe, ci-devant fabricant. Publié par Victor QUETIN, éditeur. | Le Guide du Fabricant de Meubles N°2. Planche N°8. Grand buffet de salle à manger à coins arrondis - Nouveau modèle Victor QUETIN lith. - Impr. Becquet à Paris Publié et dessiné par M. JANSEN, rue de la Roquette, 18 à Paris |
Le Magasin de Meubles N°1 - 92 planches en noir et blanc non numérotées - Dim. : 35 x 26,2 cm.
 |  |
Le Magasin de Meubles - N°1. Publié par Victor QUETIN, Dessinateur et Editeur. 55 Rue du Faubourg St.-Antoine, 55 au 3ème. Paris Imp. Joslain, rue de Lyon, 69.
| Le Magasin de Meubles - N°1. Table de nuit carrée Lavabo, Lavabo à glace, Table de nuit ronde Lavabo, Miroir à barbe. Paris - Publié et Dessiné par Victor QUETIN R. du Faub. St.-Antoine, 55 au 3e. Paris Imp. Joslain, 12 rue Pavée au marais.
|
Le Magasin de Meubles - Diverses planches en couleurs - Dim. : 25,7 x 17,2 cm.

| 
|
Le Magasin de Meubles - N° 10 ?. Petite étagère, bois de rose et marqueterie de bois. Petite étagère Louis XV, Bois noir et marqueterie de bois. Paris - Publié et Dess. par V. QUETIN, r. du Faubg. St-Antoine, 55 au 3ème.
| Le Magasin de Meubles - N° 10 ?. Guéridon Louis XVI. Bahut genre Boule. Paris - V. QUETIN, Editeur, 55, r. du Faubg. St-Antoine.
|

| 
|
Le Magasin de Meubles - N° 10?. Jardinière Louis XV, Bois de rose. Jardinière Louis XV, Bois de rose et porcelaine, marqueterie de bois. Paris - Publié et Dess. par V. QUETIN, r. du Faubg. St-Antoine, 55 au 3e.
| Le Magasin de Meuble. Piédestal dit Gaîne, style Louis XV, genre Boule - Marqueterie cuivre et écailles. Chiffonier style Louis XVI - Bois de rose et Palissandre. Paris-Imp. Reibel-Feindel - Paris-Victor QUETIN, Editeur.
|
 |  |
Le Magasin de Meubles. 4° Livraison - Meubles : Planche N°30. Jardinières à main. Paris - Imp. Victor QUETIN, Editeur, r. du Faubg. St-Antoine, 55 au 3e. | Le Magasin de Meubles. 6° Livraison - Meubles : Planche N°46. Tables à ouvrage Louis XV. Paris - Imp. V. QUETIN - Publié et Dess. par V. QUETIN, r. du Faubg. St-Antoine, 55 au 3e. |
Le Magasin de Meubles - Diverses planches en couleurs - Dim. : 34 x 26 cm.
 | 
|
Le Magasin de Meubles - 21° livraison - Meubles - Planche N° 166 Porte-vases et Jardinières. Publié et dessiné par Victor QUETIN. | Le Magasin de Meubles - N°?. Bibliothèque Louis XVI (Filets et Bronze) Chiffonnier Louis XVI (Marqueterie de Cuivre).
|
Victor Léon Michel QUETIN
Né le 19 janvier 1852 à Paris (9°ancien) - Décèdé à ?.
Breveté
le 2/9/1878 comme lithographe (121 rue du Faubourg Saint-Antoine -
Paris 3°) à la suite de son père Victor Joseph QUETIN, décédé l'année
précédente.
Victor
Léon Michel QUETIN a manifestement travaillé
avec et/ou à la suite de son père sur la série d'albums "le Magasin de
Meubles", comme en témoigne par exemple le "Magasin de Meubles N°2" qui
comporte à la fois des planches nouvelles signées par V.L. QUETIN, des
planches comparables à celles du "Magasin de Meubles N°1" mais signées
V.L. QUETIN et non plus V. QUETIN et des planches comparables à
celles du "Magasin de Meubles N°1" qui restent signées V. QUETIN. A
noter que les deux albums sont identiques mais n'ont pas le même format
(voir détails sur le "Journal Le magasin de meuble" ci-dessous). En fait
il existait une machine qui permettait d'agrandir ou de réduire les
dessins lithographiques en les imprimant sur une membrane élastique
qu'il suffisait de tendre ou de détendre. Une telle machine est visible au musée Canson à Vidalon (07). Elle est décrite dans "La
lithographie française de 1796 à 1896 et les arts qui s'y rattachent :
manuel pratique s'adressant aux artistes et aux imprimeurs" par Alfred Lemercier (page 344).
Le Magasin de Meubles N°2 - 94 planches en noir et blanc numérotées de 1 à 94 - Dim. : 27 x 18,5 cm.
 |  |
Le Magasin de Meubles - N°2. Publié par V.L. QUETIN, Editeur. Rue du Faub. St.-Antoine, N°55 au 3ème. Paris Imp. V.L. QUETIN.
| Le Magasin de Meubles - N°2 - P. 4 Table à ouvrage à patins et Louis XV. Publié et Dess. par V.L. QUETIN Faub. St.-Antoine, 55 au 3ème. Paris Imp. V.L. QUETIN. |
 |  |
Le Magasin de Meubles - N°2 - P. 21 Table de nuit carrée Lavabo, Lavabo à glace, Table de nuit ronde Lavabo, Miroir à barbe Publié et Dess. par V.L. QUETIN r. du Faub. St.-Antoine, 55 au 3ème. Paris Imp. V.L. QUETIN. | Le
Journal "Le Magasin de Meubles" de V.L. QUETIN donne les détails des
albums disponibles dans les différents formats ainsi que les conditions
de prix et d'abonnement. |
Le Magasin de Meubles - Album de tentures N°9 - 45 planches en couleurs numérotées - Dim. : 27 x 18,5 cm.
 |  |
Le Magasin de Meubles. Album de tentures N°9. Publié par V.L. QUETIN Editeur. Paris - Imp. V.L. QUETIN, r. du Faub. St-Antoine, 55. (à noter que sur l'original le L de V.L. semble rajouté après coup). | Le Magasin de Meubles N°9 - Tentures Pl. 44. Album N°8, Pl. 11. Fond de Salon Louis XIV, 1ère Epoque. Publié par V.L. QUETIN Editeur. Publié et Dess. par V.L. QUETIN, r. du Faub. St-Antoine, 55 au 3ème. |
Le Magasin de Meubles N°23 - Sièges Fantaisie - 60 planches en noir et blanc numérotées de 1 à 60 - Dim. : 35 x 27 cm.

|  |
Le Magasin de Meuble N°23. Sièges fantaisie. Imp. V.L. QUETIN, Paris. | Confident à 3 places. Publié et Dess. par V.L. QUETIN, Faubg. St-Antoine, 121. Le siège contemporain "Threesixty" du studio de design EOOS (Autriche) a été inspiré par ce modèle. |
Dans le N°85 des "Archives commerciales de la France",
il est indiqué que QUETIN Victor Léon Michel, éditeur de dessins pour
meubles au 121, Faubourg Saint-Antoine, a été mis en liquidation
judiciaire le 18 octobre 1892 (source Gallica). Vente par adjudication en date du 8 mars 1893 (Journal Le Gaulois de 2 mars 1893). On trouve certaines lithographies marquées avec un tampon encreur portant la mention : " ANCne Mon QUETIN - IMPRIMERIE CAMIS SUCCr - 121, Faubourg St-Antoine PARIS".
Architecte,
élève de l'école des Beaux-Arts, promotion 1870-2. Elève de Eugène
TRAIN (1832-1903). Cf. "Les architectes élèves de l'Ecole des
Beaux-Arts", 2éme édition, 1907, par E. Delaire, Librairie de la
Construction moderne.
Les dessinateurs d'ameublement au 19e siècle.
Depuis
le 17ème siècle, époque durant laquelle Louis XIV a encouragé les
artisans à s'installer dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine, des
générations d'ouvriers du meuble s'y sont succédées et au milieu du
19ème siècle, le Faubourg regroupait pas moins de trente mille
ébénistes, sculpteurs sur bois, tapissiers, menuisiers, etc ... Les
plus grands ébénistes du 18ème siècle, comme Riesener ou Œben, y ont
travaillé et ont ainsi contribué à donner une réputation de qualité au
mobilier qui y était fabriqué.
Toutefois, les entreprises de
mobilier de luxe comme Damon, Schmitt, Millot et Colin ou Krieger
étaient loin de représenter la majorité des fabricants du Faubourg. Ces
grandes maisons cohabitaient avec les petits ateliers et les artisants
indépendants. Parmi eux, on trouve les "trôleurs" (du verbe trôler, promener en
se balançant), des ouvriers véritables "prolétaires du meuble" qui vivaient
souvent dans la misère. Ils étaient ainsi nommés car tous les samedis ils portaient
leurs meubles sur leur dos pour aller les vendre sur le marché de
l'avenue Ledru-Rollin. A
l'inverse des grandes maisons, les petits artisans n'avaient pas les
moyens de s'offir un ou plusieurs dessinateurs à temps plein et
faisaient donc appel à des dessinateurs en vogue dans le Faubourg tels
que Guilmard, Maincent, Langfeld, Verchère ou Quetin (Source : Jules Verchère, un dessinateur d'ameublement au dix-neuvième siècle, par
Stéphane Laurent). Jules (Gilbert "Jules" François) Verchère, issu
d'une famille de couteliers, est né à Thiers le 2 avril 1839. Il se
marie à Paris (11ème) le 28 juin 1862 avec Rose Augustine Repiquet. Il
est décédé à Saint-Maur-des-Fossés le 2 septembre 1916.
A l'Exposition Universelle de Paris en 1878, Jules VERCHERE obtient une médaille d'argent tandis que Victor Léon Michel QUETIN
obtient une médaille de bronze, tous deux dans la catégorie "arts du
dessin" (Goupe 2 Classe 11). Source Gallica : "Catalogue Officiel -
Liste des Récompenses".
Dans "les ouvriers des deux mondes"
(2ème série, tome IV), Pierre du Maroussem décrit très bien l'univers
économique et social d'un petit ébéniste parisien de haut luxe au
travers d'une monographie d'une famille de 5 personnes en 1891 (Souce
Gallica). On trouvera à la page 46 de ce document pdf, le rôle joué par
ces dessinateurs d'ameublement.
Victor QUETIN et Désiré GUILMARD ont publié en commun en 1860 un ouvrage de 288 pages intitulé : "Sièges fantaisie et nouveautés" ( Ch. Gaillard et Dufour, éditeur). Source GoogleBooks.
De même, Jean Désiré GUILMARD et E. MAINCENT ont publié vers 1865 un ouvrage intitulé : "Le
porte-feuilles pratique de l'ébéniste parisien. Elévation, plan, coupes
et détails nécessaires à la fabrication des meubles. - La menuiserie
parisienne : recueil de motifs de menuiserie dans le genre moderne".
Jean Désiré GUILMARD
est né le 28 mai 1810 à Boulogne-sur-Mer (62). Il se marie le 25 août
1840 à Paris (Paroisse Saint-Nicolas-des-Champs) avec Marie Philippine
TRONNET. Il est décédé à Paris 9°, le 8 juin 1885. Sa biographie
est disponible ici
sur le site de l'INHA (Institut National de l'Histoire de l'Art). On y
apprend qu'en 1839 il crée une publication périodique d’ameublement, Le Garde-meuble ancien et moderne, éditée par lui-même à son adresse rue d’Hauteville (Bibliographie de la France, Paris, Pillet, 24 août 1839). Edition on-line ici sur le site Smithsonian Institution Libraries.
Le Garde-meuble
propose six livraisons annuelles de neuf planches lithographiées
divisées en trois catégories : sièges, meubles et tentures de
différents styles (Renaissance, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI...)
offrant parfois des vues de chambres et d'aménagements intérieurs. Le
périodique paraît tous les deux mois jusqu’en 1935, bien après le décès
de Guilmard. Les premières lithographies du Garde-meuble ne nous sont
pas connues ; ce n’est qu’à partir de la septième livraison datée du 5
octobre 1839 qu’elles sont enregistrées au dépôt légal. Les différentes
éditions porteront successivement l’adresse de la rue d’Hauteville puis
du corps de logis sis à l’angle des rues de Lancry et de Bondy, où
Guilmard, désormais recensé comme dessinateur pour fabriques, est
locataire du troisième étage (Archives de Paris, D1 P4 609).
D'après
l'Almanach-Bottin du commerce de Paris, des départements de la France
et des principales villes du monde de 1842, Le Garde Meuble ancien et
moderne paraît tous les 2 mois par livraison de neuf feuilles, par
abonnement de 22 f. 50 c. par an en noir et 36 f. en couleur.
Pendant
plus de quarante années d’activité, Guilmard dessine plusieurs milliers
de planches éditées sous différents titres de publications. Dans la
lignée du Garde-meuble ancien et moderne, paraissent, dans les années
1840, Le Garde-meuble riche, Le Garde-meuble simple, Le Petit Garde-meuble et L’Ameublement et l’utile avec lequel il fusionne par la suite.
 |  |
LE GARDE-MEUBLE Ancien et Moderne. Collection de sièges. Canapé Ottoman pour salon - Nouveau Modèle. Etoffes de la maison Constant BOUHOURS-JUIGNE Successeur. Publié par D. GUILMARD, r. de Lancry, 2, Paris. Lithographe DESTOUCHES, Paris. Format : 35 x 26 cm. | L'AMEUBLEMENT ET LE GARDE-MEUBLE REUNIS. Collection de Meubles. Petit meuble - Table - Chaise de salle à manger moderne. H. VIAL, Editeur, Successeur de Ch. JULIOT à Dourdan (S. et O.). Acquéreur des Maisons GUILMARD, MAINCENT et ORY. L. CAILLET, del. (delineavit = a dessiné). Format : 38 x 28 cm. |
Victor QUETIN a manifestement eu une démarche similaire.
Il a publié notamment : Le Guide du Fabricant de Meubles (dépôt légal du 11/11/1854 - Source : La Bibliographie de La France) , Le Magasin de Meubles, Le Moniteur de l'Ameublement, Le Mobilier de l'Eglise, Album de Menuiserie d'Architecture (dépot légal du 29/3/1873 - Source : La Bibliographie de La France).
On
trouve dans le catalogue des "Journaux et Ouvrages périodiques publiés à Paris en 1869", publié
par SCHULZ et THUILLIÉ (6ème édition), les prix pour les différentes
formules d'abonnement proposées pour le Magasin de Meuble de Victor
QUETIN (Source Gallica).
Les prix indiqués ici sont pour un format in-4° sur
papier jésus velin (dimensions 36 sur 27 centimètres). Ce sont des
lithographies en noir ou en couleurs (peintes à la main à l'aquarelle).
Il existait également des feuilles au format in-8° jésus.
Note : En matière de reliure, métier de traditions, on s’exprime beaucoup plus souvent en formats qu’en mesures métriques. Plusieurs
pages sont imprimées simultanément sur une même grande feuille de
papier. Cette feuille sera ensuite pliée de telle façon que les pages
se présentent au lecteur dans l’ordre où elles doivent être lues et
constituent ce que l’on appelle un cahier. Ces grandes feuilles qui peuvent être de format
différent sont, suivant leurs dimensions, appelées : Colombier, Jésus, Raisin, Carré, Coquille ou Couronne.
Chacune des feuilles de tirage
est susceptible d’être pliée une fois (in-folio), deux fois (in-quarto,
aussi noté in-4°), trois fois (in-octavo, aussi noté in-8°) quatre fois
(in-seize) ou plus. Voir wikipédia ici. | 
|
Pour en savoir plus sur les artisans du Faubourg Saint-Antoine jusqu'en 1860, je vous conseille de visiter l'excellent site : eclatdebois.org (Dictionnaire des fournisseurs, artisans et commerçants de l’ameublement et de la menuiserie d’intérieur).
Pierre CLAREY-MARTINEAU.
Né
le 10 janvier 1813 à Ugine (73) - Marié le 7 novembre 1836 à
Châtellerault à Jeanne MARTINEAU - Décédé à Tours (37) le 15 juillet
1888.
Lithographe
On trouve le plus souvent des lithographies Pierre CLAREY-MARTINEAU qui sont extraites d'un ouvrage "Tableaux chronologiques de l'histoire de Touraine"
paru en 1841. Cet ouvrage contient 118
lithographies de Clarey-Martineau, représentant des monuments
(intérieurs et extérieurs), des vues, des monnaies, des plans et des
portraits liés à l'histoire tourangelle. Il comprend de plus un plan
dépliant de Tours (téléchargeable ici) et une carte du département d'Indre-et-Loire. Le
texte est formé d'une chronologie de l'histoire tourangelle ainsi que
de notices descriptives liées à certaines planches.

| 
|
Dim. : 24,7 cm x 34,7 cm | Cathédrale de Tours. Commencée en 1160 terminée en 1547. |

| 
|
Maisons anciennes à Tours. | Porte des Cordeliers à Loches. |
Alfred CLAREY (Pierre Célestin Alfred)
Fils de Pierre CLAREY-MARTINEAU. Né le 9 octobre 1838 à Tours - Décédé
Imprimeur Libraire Lithographe à Asnières (92).
Avant
d’ouvrir sa propre imprimerie, Alfred CLAREY a été dessinateur de
lithographies chez l’un des deux plus grands imprimeurs de
chromolithographies,
François Appel, 12 rue du Delta à Paris (9ème). François Appel faisait travailler une centaine d'ouvriers. "
L'Imprimerie Lithographique, Artistique & Commerciale F. APPEL" édita des chromos de 1875 à 1890. Puis elle fut absorbée par Parrot et Cie, ce qui donna la firme «
François Appel, Parrot et Cie ». Catalogue illustré de Luc Vignaud disponible
ici.
On
trouve très facilement un grand nombre de "chromos" d'Alfred CLAREY
(initiales AC), lithographies publicitaires (cartes réclame ou trading cards en anglais)
que les magasins distribuaient à leurs clients pour les fidéliser et
qui sont très prisées de nombreux collectionneurs (Dimensions : 7,5 cm x 11,6 cm).
 |  |  |  |
Série "Journaux" - La Lanterne Recto | Série "Journaux" - La Lanterne Verso | Série "Journaux" - Le Figaro Verso vierge | Série "Journaux" - Le Petit Parisien Verso vierge |
Signature :  | Imp. Alfred Clarey - Asnières (Seine) | Signature :  | Signature :  |
Emile Albert CLAREY
Fils
de Pierre CLAREY-MARTINEAU. Né le 15 janvier 1848 à Tours - Marié à
Marie Zélina Zoé QUETIN le 24 août 1874 à Paris (11°) - Décédé le 19
août 1889 à Paris (11°)
Inhumés au cimetière ancien de Vincennes.Imprimeur Lithographe à Paris (11°), 28 rue Amelot.
Faillite déclarée le 24 décembre 1881.
A
noter qu' Emile Albert obtient en succession de Claude Alfred Désiré
COMPAN (
A.N. F/18/1748) un brevet de lithographe en 1874 (alors même
que le régime de brevet n’existe plus !). Pour cette raison, il n’apparaît pas comme breveté mais seulement
comme successeur de breveté !
On
trouve relativement peu de lithographies d'Emile CLAREY, comparativement à celles d'Alfred. Emile ne signe pas,
mais au verso de ses chromos on trouve la mention « lith E. Clarey
Paris ». Certaines publications, comme le guide WELD, qui liste toutes
les chromos connues imprimées par tous les imprimeurs du 19e siècle,
mentionnent qu'il n'y a pas de lien entre Alfred et Emile CLAREY alors
qu'ils étaient frères !
Cependant, le guide WELD répertorie 2 séries de chromos d'Emile CLAREY (Voir ici) :
Figures humaines (10 connues) : | | |
1 - Chanteurs ambulants, 2 - L'accord parfait, 3 - L'orchestre improvise, 4 - La fureur d'un compositeur, | 5 - La leçon de danse 6 - Le bacchanal, 7 - Le carillon, | 8 - Un mauvais voisinage, 9 - Un trio énervant, 10 - Une Facheuse rencontre. |
Animaux ou oiseaux habillés comme des humains (15 connues) : | | |
1 - Au bord du lac, 2 - Douloureux accident, 3 - L'eau bénite, 4 - La boxe, 5 - La fuite, | 6 - La parade, 7 - Le duel des braves, 8 - Le jeu, 9 - Le repas frugal, 10 - Les deux amis, | 11 - Les deux commères, 12 - Les deux compères, 13 - Une batterie de cuisine, 14 - Une célébrité, 15 - Une querelle de jeu.
|
 |  |
 |  |
L'accord parfait. Imp. E. Clarey, 28, rue Amelot, Paris. Dim. : 93 x 62 mm. | Une célébrité. Imp. E. Clarey, 28, rue Amelot, Paris. Dim. : 93 x 62 mm. |
Il existe également une autre série, non répertoriée, qui devrait comporter 26 exemplaires :
 |  |
Lettre A : Recto. A comme Artiste. | Lettre A : Verso. IMP. E. CLAREY, PARIS, R. AMELOT, 28
|
On
trouve aussi : B comme Bébé, F comme Fruitière, K comme Kléber, M comme
Marin, N comme Nourrice, P comme Polichinelle, R comme Reine, S comme
Suissesse et Y comme Yatagan.
Jean Baptiste GIBERT-CLAREY
Né
le 24 juin 1832 à Vallères (37) - Marié à Constance CLAREY, fille de
Pierre CLAREY-MARTINEAU, le 9 février 1863 à Tours - Décédé le 22 avril
1902 à Tours.
Imprimeur Libraire à Tours.
 |  |  |  |
Série chocolat Poulain. Recto | Série chocolat Poulain. Verso. | Série chocolat Poulain. Verso. Idem Sans mention | Série chocolat Poulain. Verso. Idem Sans mention |
Signature :  | Mention : Tours -Imp. Gibert-Clarey | Signature : | Signature :  |
A. GOMBERT et SOEUR
Lithographe à Halluin (Nord).
Ce
lithographe n'a pas de lien connu avec les familles QUETIN - CLAREY ou
GIBERT, mais sa signature (A et G dans une étoile) est parfois
confondue avec celle d'Alfred CLAREY (A et C) et ses lithographies sont
donc parfois attribuées à tort à Alfred CLAREY !
 |  |
Chocolat Ibled - Recto. | Chocolat Ibled -Verso. |
Signature :  | Pas de mention de l'imprimeur. |
Nota :
Il
existe une autre confusion possible entre Alfred CLAREY (Initiales A et
C “comprimées” dans les deux sens) et un autre chromolithographe, A.
Cordier ( Initiales A et C mais le C est “bien rond” et les jambages du
A sont écartés).
Qu'est-ce qu'un lithographe breveté ?
Le régime des brevets (d'après les documents en sous-série F18 des Archives Nationales) :
Le
Premier Empire, revenant en ce domaine sur les vues de la Révolution
qui avait proclamé la liberté de l'imprimerie, réserve les professions
d'imprimeur et de libraire à un nombre limité de titulaires de brevets,
assujettis en outre à la formalité du serment (décret du 5 février
1810, confirmé par la loi du 21 octobre 1814).
Ce régime du brevet,
qui s'impose dès lors aux libraires et aux imprimeurs typographes, est
étendu aux imprimeurs lithographes par ordonnance du 8 octobre 1817,
aux imprimeurs en taille-douce (taille-douciers) par décret du 22 mars
1852.
Cette réglementation perdure jusqu'au 10 septembre 1870,
où la jeune République déclare la liberté de la librairie et de
l'imprimerie et n'exige désormais pour l'exercice de ces professions
qu'une simple déclaration préalable au ministère de l'Intérieur (décret
du 10 septembre 1870 du gouvernement de Défense nationale). Cette
dernière formalité est elle-même supprimée par la loi du 29 juillet
1881.
Liens :
- Qu'est-ce que la lithographie ?
- Qu'est-ce qu'une estampe ?
Sources :
Un
certain nombre d'informations sur les chromolithographies ci-dessus m'ont été fournies par Benoit
GIBERT, petit-fils de Jeanne BRESSOUD et Marcel Marie René GIBERT, imprimeur à Tours. Qu'il en soit ici remercié.