En 1996, Louis ANDRE a publié un ouvrage intitulé « Machines à papier – Innovation et transformations de l’industrie papetière en France – 1798/1860 ».
Les informations ci-dessous ont été extraites de cet ouvrage.
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La papeterie de Poncé, créée en 1763 par Elie SAVATIER, ancien teinturier à BESSE-SUR-BRAYE, est la plus importante du département avec ses 4 cuves. Julien QUETIN en prend la direction en1791 et en devient propriétaire en 1801. Elle doit son succès rapide à la fabrication d’un produit spécifique : le papier épais et coloré servant à envelopper les pains de sucre (papiers « gris »). Il est vendu aux raffineurs d’Orléans et représente 75% de la production jusqu’en 1812 . Après cette date, le déclin rapide des raffineries d’Orléans oblige la papeterie à revoir sa politique de production et de commercialisation. C’est afin de produire des papiers plus fins qu’en 1815 Julien QUETIN établit un cylindre dans son grand moulin. Il continue la fabrication des papiers d’emballage mais se lance également dans les papiers destinés à l’imprimerie. Commercialement, il trouve de nouveaux débouchés dans la capitale pour remplacer ceux perdus à Orléans. En 1821, la papeterie compte 4 cuves, quatre cylindres, deux moulins à maillets et une petite machine à papier. Le 1er novembre 1821, Julien QUETIN s’associe en nom collectif pour 9 ans avec son fils aîné Clément Julien : « Désirant récompenser mon fils Clément Julien et lui prouver ma reconnaissance pour tous les soins et l’assiduité au travail qu’il a constamment montrés depuis plusieurs années, je reconnais faire société avec lui ». Le capital (68 440 francs) est apporté pour les 2/3 par le père, qui loue la fabrique avec son matériel à la société moyennant 5 000 francs par an. La société n’est donc propriétaire ni des bâtiments ni du matériel. La papeterie produit des papiers d’emballage et d’impression courants et écoulent les 3/4 de sa production auprès de 8 marchands de la capitale. Elle fabrique donc quasiment sur commande et n’a pas besoin d’entretenir des stocks importants. Le chiffre d’affaires annuel moyen est de 91 104 francs entre 1822 et 1825. En 1829, Julien QUETIN et ses deux fils installent une machine
complète de DONKIN dans la papeterie. |
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| Ci contre, plan daté de 1775 de la papeterie de Paillard avec ses 4 moulins à papier, moulin à blé, à huile et ses logements ouvriers (Photo Louis André). |