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Documents Louis ANDRE


Louis ANDRÉ, ancien conservateur du patrimoine, a participé à la rénovation du musée des Arts et Métiers du CNAM, à Paris. Il est l'auteur de plusieurs thèses et ouvrages sur l'industrie papetière en France au 19e siècle. Le tableau ci-dessous (extrait du mémoire de maîtrise de Louis ANDRE présenté en 1982 à l'université Paris I : La papeterie de Paillard à Poncé-sur-le-Loir - 1760-1910 - Evolution d'un cas industriel rural) montre les liens existant entre Elie Savatier, fondateur de la papeterie des Moulins de Paillard à Poncé-sur-le-Loir, et les QUETIN, papetiers à Avoise puis à Challes puis à Poncé.



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En 1996, Louis ANDRE a publié un ouvrage intitulé « Machines à papier – Innovation et transformations de l’industrie papetière en France – 1798/1860 ».

Les informations ci-dessous ont été extraites de cet ouvrage.

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La papeterie de Poncé, créée en 1763 par Elie SAVATIER, ancien teinturier à BESSE-SUR-BRAYE, est la plus importante du département avec ses 4 cuves. Julien QUETIN en prend la direction en1791 et en devient propriétaire en 1801.

Elle doit son succès rapide à la fabrication d’un produit spécifique : le papier épais et coloré servant à envelopper les pains de sucre (papiers « gris »). Il est vendu aux raffineurs d’Orléans et représente 75% de la production jusqu’en 1812 . Après cette date, le déclin rapide des raffineries d’Orléans oblige la papeterie à  revoir sa politique de production et de commercialisation. C’est afin de produire des papiers plus fins qu’en 1815 Julien QUETIN établit un cylindre dans son grand moulin. Il continue la fabrication des papiers d’emballage mais se lance également dans les papiers destinés à l’imprimerie. Commercialement, il trouve de nouveaux débouchés dans la capitale pour remplacer ceux perdus à Orléans.

En 1821, la papeterie compte 4 cuves, quatre cylindres, deux moulins à maillets et une petite machine à papier.

Le 1er novembre 1821, Julien QUETIN s’associe en nom collectif pour 9 ans avec son fils aîné Clément Julien : « Désirant récompenser mon fils Clément Julien et lui prouver ma reconnaissance pour tous les soins et l’assiduité au travail qu’il a constamment montrés depuis plusieurs années, je reconnais faire société avec lui ».  Le capital (68 440 francs) est apporté pour les 2/3 par le père, qui loue la fabrique avec son matériel à la société moyennant 5 000 francs par an. La société n’est donc propriétaire ni des bâtiments ni du matériel. La papeterie produit des papiers d’emballage et d’impression courants et écoulent les 3/4 de sa production auprès de 8 marchands de la capitale. Elle fabrique donc quasiment sur commande et n’a pas besoin d’entretenir des stocks importants. Le chiffre d’affaires annuel moyen est de 91 104 francs entre 1822 et 1825.

En 1829, Julien QUETIN et ses deux fils installent une machine complète de DONKIN dans la papeterie.

A l’issue de cette première société, une seconde est conclue avec son second fils Auguste-Rémy, aux mêmes conditions pour 3 ans. Celle-ci est reconduite pour un an en 1833, Julien QUETIN cédant un tiers d’intérêt à son troisième fils, Alexandre. Aucun des actes correspondants, passés sous seing privé, n’a été enregistré, non plus que celui consacrant la poursuite de l’association entre les deux frères après le retrait de Julien QUETIN en 1834, puis sa dissolution en 1838.

En fait, en avril 1834, Julien QUETIN fait don à ses 7 enfants d'une partie de ses biens, dont la papeterie.


Par acte passé devant Maître Guion, notaire à Montoire, le 2 avril 1834 (Archives CHAUVIN),  les biens partagés se répartissent donc en 7 lots d'égale valeur :
  1. La papeterie de Paillard avec ses locaux et son matériel, venant des parents de Françoise POTHEE, femme de Julien QUETIN, en 1801. Ce lot paiera au donateur 124 600 Francs pour l'égaler aux autres. Il sera attibué à Alexandre QUETIN (°1809-+1882).
  2. Le domaine du Grand Coudray, composé d'une ferme et de 85 ha de terres, venant de Julien QUETIN père qui l'avait acquis de l'état au district du Mans en 1791 (Bien national). Ce lot sera attribué à Julien Clément QUETIN (°1796-+1883). Il restera dans la famille QUETIN pendant plus de 130 ans.
  3. Le domaine de la Chaume, composé d'une ferme et de 68 ha de terres, domaine acquis par Julien QUETIN-POTHEE en 1807.
  4. 117 ha en forêt de Gastines, communes des Hermites (37) et de Montrouveau (41), acquis de Mr le Marquis de QUERHOENT (de Montoire) en 1833.
  5. Métairie de la Gélinière à Ruillé-sur-le-Loir (72) : bâtiments et 36 ha de terres et de vignes, acheté par Julien QUETIN père en 1788.
  6. La clauserie de Dauvert à Ruillé et Lhomme (72) : bâtiments et 3 ha de vignes, acheté par Julien QUETIN-POTHEE en 1826,
    La Métairie de la Guillonière : bâtiments et 14 ha, acquise par Julien QUETIN père en 1783,
    Le Bordage de la Tesserie à Ruillé-sur-le-Loir (72) : bâtiments et 30 ha, acheté par Julien QUETIN-POTHEE en 1824,
    16 ha de bois en forêt de Gastines, communes des Hermites (37), acquis par Julien QUETIN-POTHEE de Mr le Marquis de QUERHOENT (de Montoire) en 1833.
  7. Le moulin à blé de Tréhet (41) : bâtiments et 2 ha, acheté par Julien QUETIN-POTHEE en 1824,
    2 ha à Couture-sur-le-Loir (41), venant de Julien QUETIN père qui l'avait acquis en 1788,
    Le Clos des Pâtis à Montoire (41) : 3,5 ha de vignes acquis par Julien QUETIN-POTHEE en 1828.
    Ce lot sera attribué à Auguste Rémi QUETIN (°1798-+1843). Emilie Henriette QUETIN (°1795-+1870), épouse de Jean SATIS, médecin à Vendôme, en héritera en 1846 suite au décès accidentel de son frère. Il sera revendu en 1848 au meunier François Chevalier.
    Ce lot recevra, pour l'égaler aux autres, 10 600 F des 2ème, 3ème et 4ème lots soit 31 800 F.

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Julien QUETIN (1768-1846)
Filleul de François QUETIN

(Photo Louis André)

Ci contre, plan daté de 1775 de la papeterie de Paillard avec ses 4 moulins à papier, moulin à blé, à huile et ses logements ouvriers

(Photo Louis André).



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