Une simple
mise à l'échelle 1/r des dimensions physiques d'un
modèle conduit à ce que:
Nota:
1/ les
masses (m) sont également réduites dans le rapport r au
cube (en supposant que les techniques de construction et les
matériaux utilisés soient les mêmes).
2/ le temps est
ici supposé incompressible et indépendant de
l'échelle (voir plus loin).
Dans ces
conditions, on peut montrer (voir la page de
Ib Therkelsen ou télécharger
l'article au format MSWord) que:
En effet, pour
conserver une allure "à l'échelle" en vol de
croisière, la vitesse devrait être réduite dans
le rapport r ( et non sqr(r) ) car l'avion doit parcourir par exemple
sa propre longueur (à l'échelle 1/r) pendant le
même temps. Pour arriver à un tel résultat, il
faut donc modifier l'une au moins des trois hypothèses faites
ci-dessus (masses réduites dans le rapport r au cube,
coefficient de portance et temps indépendants de
l'échelle).
En jouant sur
le rapport des masses, ce qui semble à priori le plus facile,
et donc en conservant constant le temps et le coefficient de
portance, on montre que la masse d'un modèle doit être
réduite dans le rapport r à la puissance 4 (et non au
cube) pour que le modèle vole à une vitesse "à
l'échelle" 1/r. On a donc alors les relations suivantes:
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- v2: vitesse "à l'échelle", réduite de 1/r par rapport à v1. | |
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- m2: masse du modèle pour qu'il vole à la vitesse "à l'échelle" v2. | |
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- z2: charge alaire du modèle volant à la vitesse "à l'échelle" v2. | |
et donc: |
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- relation entre charge alaire et masse dans les conditions ci-dessus. |
S'il peut
paraître discutable de considérer que le coefficient de
portance CL est le même pour un avion grandeur et son
modèle à l'échelle 1/r, on peut admettre que
cela est vrai quand il s'agit de comparer des modèles
réduits entre eux. A titre d'exemple, on trouvera ci-dessous
les valeurs de charge alaire z relevées sur différents
modèles de "Slow-fliers" en fonction de leur masse m (entre 9
et 300 grammes).
Il semble
bien, d'après ces résultats que des modèles
ayant un comportement en vol similaire (ici catégorie
slow-fly) suivent bien une loi du type z2/z1= sqr(m2/m1) (courbe en
trait plein).
Tout
modèle s'écartant notablement de cette courbe (vers le
haut) aura un comportement de plus en plus difficile, voire
impossible à contrôler.
Une autre
approche consisterait à considérer le temps comme
variable avec l'échelle. Ceci peut paraître surprenant
à première vue mais c'est pourtant ce qui est
utilisé dans les effets spéciaux au cinéma par
exemple ( tournage en accéléré d'une explosion,
d'un déraillement, etc..., d'une maquette et projection
à vitesse normale, avec un réalisme saisissant ). On
peut montrer (voir
"Understanding
scale speed" by Bob Boucher) que le temps "à
l'échelle" doit s'écouler plus rapidement que le temps
réel dans le rapport racine de r. Dans ces conditions, la
relation v2=v1/r (qui peut s'écrire L2/t2=(L1/t1)/r avec
t2/t1=sqr(r) ) devient v2 = v1/sqr(r), relation à laquelle
nous avions abouti en considérant une simple mise à
l'échelle des dimensions physiques...
Maintenant je
vous sens mûr pour lire les théories d'un certain Albert
Einstein sur l'espace-temps et la relativité (restreinte, pour
commencer). Bons vols quand même!